Une banque de billets pour rendre le théâtre plus accessible

Le Théâtre du Double signe s’approche un peu plus de son but de démocratiser l’art théâtral. Pour ce faire, une banque de billets « en attente » a été créée pour permettre à ceux qui le désirent d’assister à une pièce de théâtre.

L’organisation du théâtre a contacté des gens d’affaires, des commerçants et simplement des amoureux de l’art, qui ont acheté des billets de spectacles dans le but de les redistribuer à celles et ceux qui voudraient assister à une pièce, mais qui n’en ont pas les moyens. Ce sont ainsi 412 billets qui seront disponibles dans cette banque.

On ne demande pas la ligne 199 du rapport d’impôts. On se fie à la bonne foi des gens qui veulent venir voir la pièce et qui n’en ont pas les moyens.

On rejette l’idée que le théâtre est un art élitiste pour les gens qui ont un portefeuille garni. On veut vraiment s’adresser au plus grand nombre et permettre au plus grand nombre de venir s’asseoir dans nos salles, ajoute le directeur artistique et général du théâtre Double signe, Hubert Lemire.

Le directeur compare l’initiative à celle de certains cafés et restaurants, qui, grâce à la contribution de donateurs, offrent des repas aux moins nantis.

Les gens qui voudraient bénéficier des billets n’ont qu’à écrire au théâtre du Double signe, qui n’a qu’une demande en retour. La seule chose à laquelle on tient, c’est que les gens qui jouissent d’une paire de billets offerte se présentent à la pièce pour ne pas priver d’autres qui auraient voulu y aller, appuie Hubert Lemire.

Fanny, une comédie sérieuse

Les demandeurs de billets pourront aller voir la pièce Fanny, présentée au théâtre Léonard-St-Laurent, du 9 au 26 octobre. C’est l’histoire d’un couple, Fanny et Dorian, qui accueille une jeune étudiante en philosophie, Alice.

Le franc-parler et les opinions arrêtées de cette jeune fille-là vont vraiment bousculer le couple, surtout Fanny et vont la transformer dans sa façon d’aborder le monde, le féminisme et la justice sociale. Ces deux femmes-là, qui seront d’abord des antagonistes, vont non seulement s’influencer, mais vont se transformer l’une et l’autre, raconte le directeur.

Selon Hubert Lemire, c’est une comédie qui porte son lot de questionnements existentiels.

Bien que ce soit la première année de l’initiative, M. Lemire n’exclut pas son retour pour de futures productions.

[Si les billets ne trouvent pas tous preneurs], on pourra les garder dans la banque et les reconduire pour notre prochaine production, Le Prince, qui sera présentée l’année prochaine pratiquement aux mêmes dates, conclut-il.