Source : Le Devoir
« Si certains peuples peuvent dire qu’ils sont le peuple du caribou ou le peuple du poisson blanc, parce qu’ils vivent de ces animaux, nous, les industrialisés de tout acabit, nous sommes le peuple des explosifs. Et on est en train de se faire sauter. »
Cette phrase-choc, écrite par Dalie Giroux en ouverture de l’essai Une civilisation de feu, pourrait sonner comme un avertissement, ne serait-ce que des effluves de feu de camp qui traversent Montréal à l’écriture de ces lignes, et de la teinte orangée d’un ciel dont l’éclat du soleil, estompé par des volutes de fumée, n’a plus rien d’éblouissant.
De la Côte-Nord à la Mauricie, en passant par le Saguenay–Lac-Saint-Jean, le Québec brûle, en proie à des feux de forêt d’une férocité inégalée, décimant des centaines de milliers d’hectares sur leur passage. Ces phénomènes météorologiques extrêmes propulsés par les changements climatiques seront amenés à se multiplier au cours des prochaines années.
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Pourtant, les actions tardent à se manifester. « La crise climatique a été théorisée, analysée, expliquée par la science, souligne Dalie Giroux. On connaît la solution, on sait qu’on doit transformer radicalement notre mode de vie et on a une idée très claire de la direction à prendre. Pourtant, on ne bouge pas. C’est sur cette inaction que je souhaitais mener enquête. »
Identité matérielle et fossile
À travers Une civilisation de feu, l’essayiste explore cette réaction collective de déni et d’impuissance, et trouve dans la montée de l’extrême droite la révolte antiraciste
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