Source : Le Devoir
« Ceux qui pouvaient être heureux mouraient, ceux qui vivaient étaient malheureux, la vie s’enfonçait dans un marais d’infortune et de deuil où il échouait comme ami et comme père. » Voilà une phrase qui résume parfaitement Une heure de ferveur, roman mélancolique de Muriel Barbery, qui, deux ans après Une rose seule, où une Française se rendait à Kyoto pour la lecture du testament de son père japonais, raconte la vie de ce dernier, Haru. Alors que le précédent roman prenait la forme d’un pèlerinage de quelques jours d’une femme endeuillée, Une heure de ferveur condense cinq décennies de la vie du marchand d’art de Kyoto, dont la vie bascule le jour où sa maîtresse française lui interdit de jouer son rôle de père. Suite de soirées de beuverie au saké entre amis et de réflexions sur le cycle de la vie, le roman épouse un rythme léthargique tandis que les personnages, dont l’énigmatique Paul d’Une rose seule, semblent affronter leur triste destin dans un état somnambulique. Aussi lourd que délicat.
Une heure de ferveur
★★★
Muriel Barbery, Actes Sud, Paris, 2022, 260 pages
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