Source : Le Devoir
« Il m’apparaît essentiel de mettre au jour le versant de l’identité des nations anglaise et française qui se sont forgées, à travers ressemblances et différences, de part et d’autre de la Manche », clame l’anthropologue Gilles Bibeau dans son dernier ouvrage, Une histoire d’amour-haine. Cet essai, qui se lit comme un récit de voyage, offre une perspective originale à travers un retour aux sources, notamment dans les écrits des explorateurs, navigateurs ou missionnaires de l’époque.
La tentative ambitieuse de peindre une fresque historique de cette envergure est une réussite. Avant de relater le choc de la rencontre en terres nord-américaines entre les Anglais et les Français, Bibeau remonte très loin dans le temps, parfois jusqu’à l’Antiquité et au Moyen Âge, bien avant que l’Angleterre et la France ne fondent des colonies en Amérique.
L’auteur met l’accent sur l’importance de la géographie, qui a selon lui joué un rôle crucial dans la formation des identités et des cultures des descendants des Anglais et des Français
Car l’anthropologue veut avant tout raconter un monde construit, d’après lui, sur l’avidité de conquêtes permanentes. Les témoignages des moines irlandais, les épopées norroises, les sagas nordiques ou les journaux de bord de capitaines de navire exposent les jalons de dominations territoriales. L’essayiste de 83 ans rappelle d’ailleurs les nombreuses tentatives d’occupation des peuples scandinaves dans les régions de l’Atlantique Nord. On sait aujourd’hui que ce sont les Vikings islandais qui ont été les premiers Européens à explorer l’Amérique du Nord, en passant par Terre-Neuve-et-Labrador,
[...] continuer la lecture sur Le Devoir.