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Une première convention collective pour les auteurs et autrices, à quel prix? 

 

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, comme plusieurs de ses collègues, s’interroge sur la cotisation syndicale proposée par l’UNEQ.

Photo : Radio-Canada / Axel Tardieu

Radio-CanadaPublié à 15 h 50

De nombreux auteurs et autrices du ont reçu avec stupéfaction les premiers échos des négociations avec l’Union des écrivains et écrivaines du Québec (UNEQ) pour l’adoption d’une première convention collective. La cotisation syndicale proposée, soit 2,5 % pour les membres de l’UNEQ et 5 % pour les non-membres, puisée à même leurs revenus, ne fait pas du tout l’unanimité. 

Ce sera le à payer pour passer d’un régime de négociation de gré à gré, où chaque artiste devait négocier ses contrats de manière individuelle, à un régime de négociation collective, avec des conditions minimales qui s’appliqueront pour l’ensemble des artistes du domaine de la littérature. Un grand changement rendu possible grâce à l’adoption, en juin, de la nouvelle Loi sur le statut professionnel des artistes.

Rappelons que l’adhésion à l’UNEQ, qui compte 6000 membres, n’est pas obligatoire, mais que toutes les personnes qui écrivent de manière professionnelle – que ce soit une , un traducteur ou même une illustratrice – seront dorénavant touchées par l’entente collective négociée par l’union. 

Je ne suis pas membre de l’UNEQ et je ne comprends pas pourquoi les écrivains-es, qui sont déjà au bas de la chaîne alimentaire du livre quand on y pense, devraient payer cette cotisation forcée, s’est indignée l’autrice sur sa page Facebook. En échange de quoi? D’une protection? D’un minimum garanti? Je n’achète pas ça du tout.

Une femme aux cheveux longs porte un chandail blanc.

L’autrice, chroniqueuse et scénariste québécoise Geneviève Pettersen

Photo : Krystel V. Morin

Michel Jean, auteur du très populaire Kukum, avoue lui aussi avoir été pris de court lorsqu’il a vu les chiffres pour la cotisation, d’autant plus que l’information n’a peut-être pas été communiquée de la meilleure façon, selon lui.

Les pourcentages en question ont été votés lors d’une assemblée générale, le 20 juin, à laquelle ont participé tout au plus une centaine de personnes. Plusieurs écrivains et écrivaines en ont cependant eu vent dans les dernières semaines seulement, après une première négociation, le 6 décembre, entre l’UNEQ et l’Association nationale des éditeurs de livres (ANEL).

% ou 5% de cotisation, dont les gens étaient plus ou moins au courant”,”text”:”Tout le est content qu’on négocie une entente, moi le premier. La surprise, c’est ce 2,5% ou 5% de cotisation, dont les gens étaient plus ou moins au courant”}}”>Tout le monde est content qu’on négocie une entente, moi le premier. La surprise, c’est ce 2,5 % ou 5 % de cotisation, dont les gens étaient plus ou moins au courant, résume Michel Jean qui, sans se prononcer sur le bien-fondé de la décision, aurait aimé un consensus plus large au sein du milieu littéraire. 

Des conditions plancher pour tous et toutes 

Comme dans toute convention collective, ces cotisations viendront en contrepartie avec des conditions plancher pour les artistes, dont les contours n’ont pas encore été définis ou dévoilés, les négociations étant confidentielles. 

Selon Michel Jean, on pourrait s’attendre par exemple à un pourcentage minimal sur les recettes liées à la vente d’ouvrages, de l’ordre d’environ 10 %, ce qui, selon lui, est déjà la norme présentement. 

% pour les 5000premiers exemplaires”,”text”:”Moi, j’ai toujours été bien traité par mon éditeur, j’ai toujours été payé rubis sur l’ongle et j’ai toujours eu des taux qui étaient dans les normes, 10% pour les 5000premiers exemplaires”}}”>Moi, j’ai toujours été bien traité par mon éditeur, j’ai toujours été payé rubis sur l’ongle et j’ai toujours eu des taux qui étaient dans les normes, 10 % pour les 5000 premiers exemplaires, explique-t-il. 

Il concède que la nouvelle est réjouissante pour une partie des écrivains et écrivaines du Québec, comme les auteurs et les autrices , qui participent souvent à des séances de signatures ou à des visites dans les écoles, activités qui seront également soumises à des conditions de rémunération minimale. 

Pour les autrices et les auteurs qui comptent principalement sur leurs ventes en librairies, reste à savoir si les conditions plancher qui seront négociées en vaudront la chandelle en regard des 2,5 % des revenus à débourser en cotisation syndicale. 

%, c’est la base […], mais pour la personne qui écrit son livre comme moi, il n’y a rien dans ça qui bonifie ce que ça m’apporte , explique-t-il. L’inflation est à 7% cette année, plus les 2,5% de cotisation, ça fait des pourcentages [qui s’accumulent]. C’est beaucoup de travail, écrire un livre, c’est beaucoup d’heures et ce n’est pas tant de revenus que ça.”,”text”:”Les 10%, c’est la base […], mais pour la personne qui écrit son livre comme moi, il n’y a rien dans ça qui bonifie ce que ça m’apporte , explique-t-il. L’inflation est à 7% cette année, plus les 2,5% de cotisation, ça fait des pourcentages [qui s’accumulent]. C’est beaucoup de travail, écrire un livre, c’est beaucoup d’heures et ce n’est pas tant de revenus que ça.”}}”>Les 10 %, c’est la base […], mais pour la personne qui écrit son livre comme moi, il n’y a rien dans ça qui bonifie ce que ça m’apporte, explique-t-il. L’inflation est à 7 % cette année, plus les 2,5 % de cotisation, ça fait des pourcentages [qui s’accumulent]. C’est beaucoup de travail, écrire un livre, c’est beaucoup d’heures et ce n’est pas tant de revenus que ça.

Plusieurs personnes ont aussi été estomaquées d’apprendre que les non-membres de l’UNEQ allaient payer le double en cotisations. « L’UNEQ se montre d’une grande immoralité en s’octroyant le droit de faire payer le double de cotisation syndicale aux auteurs qui ne sont pas membres », a écrit la romancière Mylène Gilbert-Dumas sur Facebook.

Pour établir ses pourcentages, l’UNEQ affirme s’être appuyée sur les normes qui existent dans la grande majorité des syndicats d’artistes au Québec, comme l’Union des artistes ou la Société des auteurs de radio, télévision et cinéma (SARTEC). Mais comme le souligne Mme Gilbert-Dumas, aucun de ces syndicats n’impose le double de cotisation aux non-membres. 

On n’a pas inventé l’eau chaude, explique l’UNEQ

, directeur général de l’UNEQ, affirme avoir entendu les premières réactions aux cotisations syndicales et dit comprendre l’inquiétude des gens. C’est toujours pareil quand c’est nouveau, explique-t-il.

« Chaque syndicat qui est arrivé quelque part a été confronté à cette grogne de personnes qui ne se sentent pas concernées par l’activité syndicale, et qui comprennent tout à coup qu’elles vont devoir y contribuer. »

On n’a pas d’autres choix pour assurer notre survie, comme tous les syndicats du monde, de faire contribuer les gens qui vont bénéficier des avantages qu’on va négocier pour eux. C’est un principe qui a fait ses preuves […], on n’a pas inventé l’eau chaude.

Aller au-delà de la rémunération 

Laurent Dubois affirme que le travail de l’UNEQ dans les prochaines années s’annonce ardu, puisque c’est une dizaine d’ententes qu’elle devra négocier avec différents acteurs et actrices du milieu littéraire. 

On doit aller négocier avec l’ANEL, avec le groupe Québecor, avec toutes les maisons d’édition qui ne seraient pas membres d’un collectif ou d’un regroupement. On a un travail colossal à faire, explique-t-il. 

et non seulement à durée indéterminée–, des possibilités de résilier un contrat et aussi parler des recours possibles en cas de litige entre un écrivain et son éditeur. Une convention collective, ça va bien au-delà de la rémunération.”,”text”:”On veut aussi négocier des contrats de durées différentes –et non seulement à durée indéterminée–, des possibilités de résilier un contrat et aussi parler des recours possibles en cas de litige entre un écrivain et son éditeur. Une convention collective, ça va bien au-delà de la rémunération.”}}”>On veut aussi négocier des contrats de durées différentes – et non seulement à durée indéterminée –, des possibilités de résilier un contrat et aussi parler des recours possibles en cas de litige entre un écrivain et son éditeur. Une convention collective, ça va bien au-delà de la rémunération.

Ce texte a été écrit à partir d’une chronique de Catherine Richer à l’émission Le 15-18. Les propos ont pu être édités à des fins de clarté ou de concision.

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