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« Une puissante émotion » : Emmanuel Schwartz sur la scène d’un théâtre grec antique

 

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Les comédiens québécois Violette Chauveau et Emmanuel Schwartz s’apprêtent à vivre un moment fort vendredi et samedi à l’occasion de la présentation de la nouvelle pièce de Wajdi Mouawad, Le serment d’Europe – inspirée par Andrée Lachapelle – dans un théâtre grec construit il y a plus de 2000 ans.

Le serment d’Europe fait partie des spectacles à l’affiche pour les 70 ans du grand Festival d’Athènes-Épidaure.

Violette Chauveau et Emmanuel Schwartz joueront aux côtés de la Française Juliette Binoche, présidente du jury du Festival de Cannes en mai dernier, dans cette pièce multilingue, écrite en français, en anglais, en grec et en russe.

Une femme brune sourit.

La comédienne québécoise Violette Chauveau.

Photo : Théâtre La Colline

Je me pince encore

Devant plus de 10 000 personnes, ils fouleront la scène du théâtre d’Épidaure, situé à deux heures à l’ouest d’Athènes. Les spectateurs seront assis sur les mêmes gradins en pierre que ceux qui accueillaient le public à l’époque de la Grèce antique

Construit au 4e ou au 3e siècle avant Jésus-Christ, le théâtre d’Épidaure est considéré comme le mieux préservé des théâtres antiques grecs. Son acoustique exceptionnelle permet aux spectateurs assis tout en haut de cet amphithéâtre extérieur d’entendre une pièce de monnaie tomber sur la scène.

J’ai des frissons partout, je me pince encore, confie Violette Chauveau en entrevue avec Jocelyn Lebeau, chroniqueur culturel à Tout un matin.

À l’âge de 17 ans, c’est en visitant le théâtre antique de Delphes lors de son premier voyage en Grèce que Violette Chauveau a fait le vœu de devenir actrice.

On est dans un des premiers théâtres de la civilisation occidentale, ajoute Emmanuel Schwartz. C’est très puissant comme émotion. C’est une bénédiction.

Nous Québécois, par quel étrange chemin le destin s’est dessiné pour qu’on se retrouve là dans un des lieux originaux où la parole a été prononcée sur scène par les êtres humains?

Une citation de Emmanuel Schwartz, comédien

Une pièce aux racines québécoises

La réponse se trouve notamment dans les racines québécoises de la nouvelle création du Libano-Canadien Wajdi Mouawad, qui a quitté le Québec pour la France dans les années 2010.

L’homme de théâtre et la comédienne Andrée Lachapelle, qui jouait Nawal Marwan dans sa pièce Incendies, avaient imaginé une pièce créée autour de l’amour, le monde étant tellement rempli de haine.

Finalement, le temps a passé et Andrée Lachapelle est décédée en 2019. Le projet s’est transformé pour devenir Le serment d’Europe, qui permet à Emmanuel Schwartz de retrouver son mentor près de 15 ans après leur dernière collaboration.

Photo en noir et blanc de plusieurs hommes et femmes.

Juliette Binoche et Wajdi Mouawad lors des répétitions de la pièce « Le serment d’Europe ».

Photo : Théâtre La Colline

Dans cette pièce, Europe est une petite fille de huit ans témoin d’un massacre commis par son peuple. Soixante-quinze ans plus tard, Europe, qui a passé sa vie à s’interdire le bonheur pour respecter un serment fait à son frère, est contactée par une enquêtrice de l’ONU, car elle est la seule survivante de cette époque.

Comme toujours avec Wajdi Mouawad, il sera question de filiation et de traumatismes dans cette pièce portée par six comédiens.

Avec les informations de Jocelyn Lebeau

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