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Une visite royale sans précédent à bien des égards

 

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La semaine prochaine, le roi Charles arrivera au Canada. Pour sa première visite en tant que monarque, il prononcera le discours du Trône mardi 27 mai, qui marquera l’ouverture de la nouvelle session du Parlement. Sa visite s’inscrit dans un contexte bien particulier alors que le président américain Donald Trump ne cesse de répéter que le Canada devrait devenir le 51e État des États-Unis.

Sa visite des 26 et 27 mai, aussi courte soit-elle, est sans précédent à bien des égards.

Sans précédent pour le Canada, sans précédent pour Charles personnellement, sans précédent pour la Couronne et sans précédent pour l’état des affaires en Amérique du Nord, selon l’historien spécialiste de la royauté, Justin Vovk.

Charles, deuxième à partir de la droite, participe à une danse dénée.

Charles, deuxième à partir de la droite, participe à une danse dénée lors de la visite de l’école Kaw Tay Whee de la communauté Dettah, au cours d’un voyage de trois jours au Canada avec la duchesse de Cornouailles à l’occasion du jubilé de platine de la reine Élisabeth II, le 19 mai 2022 à Yellowknife. (Photo d’archives)

Photo : Getty Images / Arthur Edwards

Je pense que l’on peut supposer que Charles et la famille royale sont parfaitement conscients que cette visite doit se dérouler parfaitement, car si c’est le cas, si elle se déroule aussi bien que [la récente visite de Charles en Italie], elle pourrait constituer une force unificatrice et stabilisatrice pour le Canada qui pourrait nous aider à traverser cette période de turbulence où les Canadiens sont très préoccupés par l’avenir.

La planification d’un voyage au Canada à la même époque, il y a un an, avait dû être reportée après le diagnostic de son cancer au début de l’année 2024.

Une première depuis 1977

Il est rare qu’un monarque prononce le discours du Trône au Canada.

La mère de Charles, la reine Élisabeth II, l’a fait deux fois en 70 ans de règne : une fois pour ouvrir le Parlement en 1957 – son premier voyage au Canada en tant que monarque – et, 20 ans plus tard, lors de son jubilé d’argent pour ouvrir la troisième session de la 30e législature.

La reine Élisabeth lit le discours du trône au Sénat à Ottawa le 18 octobre 1977. Le premier ministre Pierre Trudeau est assis à sa droite.

La reine Élisabeth lit le discours du Trône au Sénat à Ottawa le 18 octobre 1977. Le premier ministre Pierre Trudeau est assis à sa droite. (Photo d’archives)

Photo : La Presse canadienne

Mais jamais un roi n’a lu le discours du Trône à Ottawa. Le père d’Élisabeth II, le roi George VI, a accordé la sanction royale à plusieurs projets de loi lors de sa visite au Canada en 1939 avec son épouse, la reine Élisabeth, mais il n’a pas lu de discours du Trône.

Ce sera seulement la troisième fois dans l’histoire du Canada que le monarque régnant sera présent pour cette cérémonie, dans un contexte politiquement très important, juge David Johnson, professeur de sciences politiques à la retraite au Cap-Breton, en Nouvelle-Écosse.

Les discours du Trône canadiens, qui exposent les orientations et les objectifs attendus du gouvernement, n’attirent généralement pas l’attention des médias internationaux. David Johnson s’attend à ce que celui-ci soit un peu différent.

Il fera la une des médias au Canada, mais aussi à l’étranger. Cela fera aussi parler en Grande-Bretagne et en Europe. Et – je suis sûr que Mark Carney le sait – cela fera aussi parler aux États-Unis, estime M. Johnson.

Je pense que le premier ministre veut vraiment faire parler de cet événement et envoyer subtilement un message aux États-Unis, à savoir que nous sommes différents d’eux.

Une citation de David Johnson, professeur de sciences politiques à la retraite au Cap-Breton, en Nouvelle-Écosse

Nous avons un ordre constitutionnel complètement différent, nous sommes une nation différente, nous avons une souveraineté, et le roi est la manifestation symbolique de la Constitution canadienne et du gouvernement canadien, ajoute l’expert.

M. Johnson surveillera de près la formulation du discours du Trône qui sera rédigé par les responsables canadiens.

Ils voudront dire quelque chose sur les États-Unis qui sera repris par la Maison-Blanche. Et bien sûr, tout cela sera très diplomatique, dit-il. Mais encore une fois, est-ce qu’ils utiliseront le mot « menace » ou est-ce qu’ils utiliseront le mot « période difficile »? […]. Les gouvernements du monde entier écouteront et examineront ce langage mot à mot. C’est donc important.

Le roi Charles III serre la main du vétéran Harry Richardson.

Le roi Charles III, à droite, serre la main de Harry Richardson, vétéran de 107 ans, à gauche, lors d’une cérémonie soulignant le 80e anniversaire du jour de la Victoire, à Horse Guards Parade, à Londres, le 8 mai. (Photo d’archives)

Photo : Getty Images / Chris Jackson

Le professeur de sciences politiques sera également attentif à ce que dira le roi à l’extérieur du Sénat lors de ses moins de 24 heures passées en sol canadien.

Au fil des ans, il a beaucoup insisté sur l’importance que le Canada revêt pour lui personnellement et pour la monarchie. Mais il sera intéressant de voir quels commentaires il fera en dehors du discours du Trône lorsqu’il sera ici, car il s’exprimera en tant que roi du Canada, et non plus en tant que prince de Galles.

Le roi Charles serre la main de Bernadette McIntyre, lieutenante-gouverneure de la Saskatchewan.

Le roi Charles, à gauche, s’entretient avec Bernadette McIntyre, lieutenante-gouverneure de la Saskatchewan, à droite, au palais de Buckingham, à Londres, mercredi. (Photo d’archives)

Photo : Getty Images / Aaron Chown

Ces derniers jours, Charles a rencontré deux de ses représentants canadiens. Au palais de Buckingham, il s’est entretenu avec la gouverneure générale Mary Simon le 5 mai et avec la lieutenante-gouverneure de la Saskatchewan, Bernadette McIntyre, mercredi.

Dans un communiqué de presse publié sur son site web, Mme McIntrye s’est dite honorée de rencontrer le roi et de lui exprimer sa gratitude pour son soutien indéfectible au Canada et à la souveraineté canadienne.

Avec les informations de Janet Davison de CBC News

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