Paru en premier sur (source): journal La Presse
La vente exclusive de Ginette dans les pharmacies Jean Coutu est une décision qui a été imposée à Ginette Reno par le producteur et homme d’affaires Nicolas Lemieux. C’est ce que la chanteuse a affirmé à l’émission Tout le monde en parle dimanche soir.
Publié à 10h36
« Je n’ai jamais accepté ça, a dit Ginette Reno. J’ai même demandé à ce qu’il y ait un médiateur parce qu’à chaque fois que je venais pour lui parler, il voulait tout contrôler, tout manipuler, c’est tout ce que je veux vous dire, c’est qu’en ce moment, ça ne va pas tellement bien [entre nous]… »
La diva québécoise, qui était invitée à TLMEP pour parler de son 42e album, C’est tout moi – qui a récolté trois nominations au prochain gala de l’ADISQ – et de son autobiographie Ginette, a commenté pour la première fois publiquement la décision controversée de vendre son livre exclusivement dans les pharmacies Jean Coutu, contournant ainsi la chaîne du livre, une décision qui avait soulevé l’ire des libraires.
Ginette Reno a par ailleurs précisé que Nicolas Lemieux n’était ni son gérant ni son imprésario, avant d’ajouter qu’il n’y avait aucun contrat entre eux lorsque l’homme d’affaires s’est entendu avec la direction de Jean Coutu.
Il m’a dit ce qu’il avait fait après. Moi je lui avais demandé : s’il te plaît, ouvre un compte à Jean Coutu, à Costco, Renaud-Bray et Archambault, et aussi à Walmart… Mais il n’a gardé que le compte de Jean Coutu, qu’il avait déjà.
Ginette Reno
Lancée le 6 avril dernier, l’autobiographie de Ginette Reno, publiée à compte d’auteure, s’est écoulée à plus de 50 000 exemplaires – des chiffres qui datent de la fin du mois de mai, et qui sont donc aujourd’hui assurément plus élevés. L’entente de Nicolas Lemieux avec les 460 pharmacies de la chaîne Jean Coutu (au Québec, au Nouveau-Brunswick et en Ontario) prend fin le 31 décembre prochain.
Nicolas Lemieux a ouvert la porte de son magasin en ligne (Oziko) aux libraires qui voulaient vendre l’autobiographie de Ginette Reno, mais à ses conditions. Par exemple, il leur offrait 15 % de remise – au lieu des 40 % habituels – ; il leur imposait des ventes fermes sans possibilité de retours (pour les invendus) ; ou encore, il leur faisait payer les frais de transport (normalement assurés par l’éditeur).
En publiant son livre hors du circuit habituel des librairies, Ginette ne se trouve pas non plus dans les bibliothèques du Québec – à moins qu’elles aient reçu des copies sous forme de don, ce qui est arrivé dans plusieurs établissements. Les bibliothèques publiques du Québec ne peuvent en effet légalement faire l’acquisition du livre selon la Loi sur le développement des entreprises québécoises dans le domaine du livre, qui les oblige à l’acheter dans les librairies agréées de leur région administrative.
Mme Reno a toutefois terminé ce segment de l’entrevue en affirmant qu’elle avait « adoré » sa tournée québécoise des Jean Coutu, qui lui a permis d’aller à la rencontre de ses fans. Une tournée qui avait dû être interrompue à la suite de problèmes de santé. « Comment ça va ? » lui a d’ailleurs demandé l’animateur Guy A. Lepage : « Ça va bien, a-t-elle répondu. Si je suis capable de mettre mes bas-culottes, mes boucles d’oreilles et ma brassière, je suis correcte. »
Nicolas Lemieux, qui est le producteur derrière le projet musical Harmonium symphonique, n’a pas répondu à notre demande d’entrevue.