Une ancienne voisine était entrée chez elle en pleurant et lui avait mis son nouveau-né dans les bras. L’enfant a la peau noire, elle a la peau blanche. Cinq ans plus tard, cette femme entreprend avec lui un voyage sur le fleuve Atrato, qui coule dans le nord-ouest de la Colombie, pour aller à la rencontre de sa mère biologique. Une petite épopée intérieure, fluide et tremblante, parmi des odeurs de poisson saumuré, d’orange et de bois brûlé. L’occasion d’observer la vie, foisonnante et rude, qui s’ébat le long du fleuve, où l’histoire est « une blessure que nous avons tous en naissant ». Premier roman de la Colombienne Lorena Salazar (née en 1992 à Medellín), Vers la mère est une réflexion intime sur l’adoption et sur la maternité, mais aussi une fenêtre ouverte sur l’horreur et l’absurdité de la violence colombienne. Un magnifique morceau de temps suspendu, qui nous suggère qu’avoir une mère ou ne pas en avoir, c’est un peu la même chose : « Une mère, ça fait mal. C’est une blessure et une cicatrice. »
Vers la mère
★★★ 1/2
Lorena Salazar, traduit de l’espagnol par Isabelle Gugnon, Grasset, Paris, 2023, 260 pages
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