Il arrive qu’on oublie les raisons pour lesquelles on le connaît, tellement il est de tous les combats. Travailleur social de formation, David Goudreault écrit, performe, chante et slame, résolu à faire rayonner des mots émancipatoires. Le Devoir a rencontré l’auteur, lumineux à l’ombre de l’imposante BAnQ, à l’occasion de la parution de son plus récent recueil de poésie, Vif oubli.
Avant tout : l’altérité
Tout près, Dany Laferrière tient la pose de son monument, tendant lui aussi l’oreille aux mots généreux du poète qui, une fois de plus, profite de la tribune pour nous inviter à d’autres voix que la sienne. Avant de parler de son projet, David Goudreault a envie de nous faire connaître ces projets où il a joué, certes, un rôle d’instigateur, mais où il a surtout été un « passeur ».
Il évoque Michaël, 12 ans et dyslexique, qu’il a rencontré lors de l’une de ses nombreuses tournées dans les écoles du Québec. « Il était tellement rébarbatif à la poésie. Quand on a sorti la feuille pour écrire le poème, il l’a déchirée devant moi. » Mais l’intervenant a réussi à lui sortir les vers du nez, au point où le jeune, « qui détestait le français, demande maintenant à son prof d’aller écrire de la poésie pendant la récréation ». La poésie de Michaël a même fait son chemin dans les pages de Vif oubli.
Il relate aussi l’histoire de ce détenu, rencontré pendant le tournage Du monde, des mots. « Il m’a relancé à sa sortie de prison, me disant qu’il
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