Image

«Visions»: un thriller hitchcockien trop ambitieux

Source : Le Devoir

Dès le générique d’ouverture, Visions a des airs déjà-vu. D’abord, une caméra plonge en gros plans microscopiques dans une succession de pupilles qui semblent tourner sur elles-mêmes. Sur ces images hypnotisantes, des violons s’emballent dans une partition inquiétante et trouble. Puis, le s’ouvre sur une héroïne blonde et distinguée, nageant dans une mer qui paraît vouloir l’engloutir.

Les emprunts à (1958) et à de manière générale sont légion dans le nouveau film de (Boîte noire, 2021), qui semble s’être donné le défi de rendre hommage à tous ses héros, malheureusement sans trop de subtilité, et parfois au détriment de son intrigue.

incarne Estelle, une pilote de ligne dont la vie est réglée au quart de tour. Dans la cabine de pilotage comme dans la maison qu’elle partage avec Guillaume (), son aimant et protecteur, elle note, évalue, répète les mêmes gestes, multiplie les longueurs dans la piscine, concocte chaque matin son frappé protéiné, inscrit avec méticulosité ses activités sexuelles dans son calendrier d’ovulation.

Une brèche apparaît toutefois dans cette existence rationnelle et prévisible lorsque la route d’Ana () dans un couloir d’aéroport ; une photographe, ancienne amante, qui lui a brisé le coeur vingt ans plus tôt. Quand Ana disparaît, la pilote suspecte un meurtre, et sombre dans une spirale cauchemardesque et paranoïaque qui lui fera perdre pied avec la réalité.

Yann Gozlan s’amuse à brouiller les frontières entre rêve et réalité pour entraîner le spectateur sur de

[...] continuer la lecture sur Le Devoir.

Palmarès des livres au Québec