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Les finalistes du Prix de la poésie 2022 : Alizée Goulet, Jonas Fortier, Marie-Éve Bouchard, Philippe Labarre et Marie St-Hilaire-Tremblay
Photo : Mélissa Vaiti Photographe, Gianluca Quaranta, MEB, Hugo Roy, Katya Konioukhova
Radio-CanadaPublié à 14 h 48
Les textes inédits de Marie-Ève Bouchard, de Jonas Fortier, d’Alizée Goulet, de Philippe Labarre et de Marie St-Hilaire-Tremblay ont été sélectionnés parmi plus de 600 textes soumis au concours cette année. Le nom de la personne gagnante sera dévoilé le 24 novembre.
La liste des finalistes de langue anglaise (CBC Poetry Prize) a été dévoilée jeudi sur le site de CBC Books (Nouvelle fenêtre).
Voici les finalistes :
Marie-Ève Bouchard, pour Quand j’ai l’goût j’ai pas l’temps
Marie-Eve Bouchard est en lice pour le Prix de poésie Radio-Canada 2022.
Photo : MEB
Marie-Ève a grandi à Loretteville, en banlieue de Québec, et habite maintenant à Saint-Jérôme. Si elle a toujours su qu’elle voulait être poète, elle a plusieurs cordes à son arc : elle est aussi musicienne et elle aime dessiner.
Avec trois disques, plusieurs zines, deux recueils de poésie et un livret d’opéra à son actif, son activité artistique est diversifiée. Elle enseigne aussi l’histoire de la musique et la composition de chansons au Cégep de Saint-Laurent.
Si Marie-Ève écrit essentiellement des poèmes, elle suit en ce moment une formation en écriture dramatique. Elle a différents rituels d’écriture, mais elle aime avoir un thé et une chandelle quand elle est à la maison.
« J’écris parfois sur mon téléphone, parfois dans un carnet, toujours avec la même plume que je traîne partout, parfois sur ma dactylo (dont j’aime particulièrement le bruit). »
Dans son recueil, elle a voulu explorer la grande noirceur d’une poète qui se sent vieillir, que tout semble lâcher : son corps, son envie d’écrire, son estime d’elle-même, le monde dans lequel elle vit… et même la caisse automatique de l’épicerie. C’est la première fois que je vais aussi loin dans l’honnêteté de l’émotion, sans pudeur, dans un niveau de langage très dépouillé et populaire.
Jonas Fortier, pour Safa
Jonas Fortier est en lice pour le Prix de poésie Radio-Canada 2022.
Photo : Gianluca Quaranta
Né à Montréal/Tiohtià:ke, Jonas Fortier a fait des études en littérature et en musique. Il a su qu’il voulait écrire de la poésie à l’âge de 14 ans. Depuis, il a publié quelques petits recueils sous le nom de Joni Jacousto. Il codirige également la revue de poésie Tantôt. En ce moment, il termine un recueil, Joie aptère, qui sera publié aux éditions de L’Oie de Cravan.
Jonas écrit principalement de la poésie la nuit. À la maison, tout le monde dort jusqu’au jour d’après, et le repos ambiant est l’espace où l’on peut écrire. Si écrire est un rituel, il n’est pas intentionnel, il a lieu quand je sens le monde me remuer.
Ses poèmes ont été écrits entre la Grèce et l’Allemagne, en pensant aux gens qui cherchent à atteindre l’Europe en traversant la mer au péril de leur vie.
« En pensant que j’étais bien privilégié et impuissant, et qu’une des seules choses que je pouvais faire était de tendre des poèmes à ces gens, faute de pouvoir tendre la main. Je les ai aussi écrits en particulier pour Safa, une jeune Syrienne réfugiée en Allemagne, pour son grand sourire survivant. »
Toutefois, trouver l’accord entre l’esthétique de la poésie et le ton plus politique a été un défi pour Jonas.
Alizée Goulet, pour Sac d’os
Alizée Goulet est en lice pour le Prix de poésie Radio-Canada 2022.
Photo : Mélissa Vaitilingame
Son premier livre, Ennuagée, est paru en janvier 2022. Cette année, elle a réussi un tour du chapeau en faisant aussi partie de la liste préliminaire des prix de la nouvelle et du récit.
Alizée écrit partout ces poèmes qui lui sont chers, car ils expriment l’insécurité paralysante de voir son corps changer à travers d’autres yeux, mais aussi le désir de se mettre en mouvement, de se rejoindre soi-même.
« Très souvent sur le sofa avec mon ordinateur et mon petit bichon collé contre moi. Ce sont toujours des poèmes qui naissent du mouvement des doigts. Parfois ils deviennent des récits – ce n’est jamais prévu. »
Le plus grand défi à relever pour écrire des poèmes est celui de le faire avec le sentiment de vulnérabilité qui peut aussi [la faire] taire
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Philippe Labarre, pour Scènes de la vie poreuse
Philippe Labarre est en lice pour le Prix de poésie Radio-Canada 2022.
Photo : Hugo Roy
Si Philippe Labarre est né et a grandi à Laval-des-Rapides, il habite maintenant La Petite-Patrie, à Montréal. Après avoir obtenu un baccalauréat en mathématiques et physique, il a bifurqué à la mi-vingtaine vers la littérature, qu’il enseigne maintenant au Collège Ahuntsic.
Il a publié un premier recueil de poésie, La vie en apnée, aux Éditions de l’Hexagone en 2017, ainsi que quelques nouvelles littéraires pour Revue H et La Revue XYZ. Il espère bientôt publier un deuxième recueil, Théories des jeux.
Depuis peu, il est le parolier de Pister l’orage, une formation musicale dirigée par André Pelletier, guitariste de feu Hôtel Morphée et auteur-compositeur-interprète de Deep Rivers.
Pour ne pas perdre l’habitude d’écrire, Philippe Labarre s’impose parfois des contraintes formelles strictes. Je m’efforce d’écrire un texte chaque semaine ou presque, en me promettant de retravailler plus tard les ébauches imparfaites que je partage régulièrement sur les réseaux sociaux afin de les éprouver auprès de mes amis.
La poésie est un style d’écriture innée pour Philippe.
« La forme poétique est la seule qui me permet personnellement de dire la vérité au sens où je l’entends. Je n’écris pas d’abord pour proposer de beaux objets de lecture ou pour véhiculer un message – aussi important soit-il –, mais pour mettre à jour ce qui se cache en moi (et un peu en nous aussi j’espère) de ressentis confus, de visions fulgurantes et peut-être salvatrices. »
Marie St-Hilaire-Tremblay, pour Puis vous verrez enfin ma louve
Marie St-Hilaire-Tremblay est en lice pour le Prix de poésie Radio-Canada 2022.
Photo : Katya Konioukhova
Marie St-Hilaire-Tremblay est née à Québec, où elle habite toujours. Elle détient un baccalauréat en études littéraires et une maîtrise en création littéraire à l’Université Laval.
Ses écrits sont parus dans quelques revues, dont Estuaire, Exit et Zinc. Elle a aussi publié deux recueils de poésie aux Herbes rouges : Noctiluque, en 2020, puis L’ancolie, qui vient de sortir. Dans ce nouveau recueil, on suit une grande sœur hantée par le deuil de sa petite sœur.
La poésie, qu’elle expérimente depuis l’adolescence, s’est imposée pour elle. Marie y trouve une grande liberté. Pour écrire, elle crée une atmosphère pour que ses expériences et ses pensées s’y mêlent et qu’ensuite les mots surgissent. Quand j’amorce un texte, je construis un univers onirique dans lequel je souhaite naviguer. J’écoute de la musique très fort, je choisis un film que je visionne en boucle et je sélectionne des illustrations ou des photographies que je conserve tout près.
« J’ai l’impression qu’une colonie de femmes m’accompagnent pendant l’écriture. Leur origine et leur âge sont changeants. Dans mes premiers poèmes, des images de veuves jaillissaient à tout instant. Elles avaient de longues jambes, des secrets à raconter. Ça m’apaise d’imaginer que je ne suis pas seule. »
Véritable tremplin pour les écrivaines et les écrivains canadiens, les Prix de la création Radio-Canada sont ouverts à toute personne qui écrit, de façon amateur ou professionnelle. Ils récompensent chaque année les meilleurs récits (histoires vécues), nouvelles et poèmes inédits soumis au concours.