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Voir Montauk : Sophie Dora Swan au bord de l’eau pour trouver l’apaisement

 

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L’autrice Sophie Dora Swang a fait paraître son premier livre en janvier 2023

Photo : Rebecca Bowring

Radio-CanadaPublié à 22 h 31

Avec son premier récit Voir Montauk, l’autrice canado- Sophie Dora Swan mêle les genres et raconte un parcours de proche-aidante dans une relation mère-fille tissée serrée.

L’avant-propos du livre, publié en janvier à La Peuplade, commence par une citation de

« Il me semble que c’est lorsque ce sera dans un livre que cela ne me fera plus souffrir.  »

— Une citation de  Marguerite Duras

Au fil des pages, Sophie Dora Swan explore avec délicatesse le fardeau émotif qui se dessine autour d’elle, proche-aidante de sa mère, qui est aux prises avec d’importants problèmes psychiatriques.

Au bout de la peine, l’eau agit comme un objectif à atteindre, là où elles seront les deux apaisées et heureuses : Montauk.

La valeur réparatrice de l’eau

Partageant sa vie entre le Québec et la Suisse, l’écrivaine a choisi La Peuplade, à , comme maison d’édition. Ce lieu de publication est pour elle « la cerise sur le sundae », car c’est au Québec que s’est construite la majeure partie de sa culture littéraire.

Ayant grandi au bord de l’eau et partageant son quotidien entre le fleuve Saint-Laurent et le Lac Léman, en Suisse, elle croit en la valeur réparatrice des cours d’eau. La plage de Montauk est une lumière au bout d’un tunnel tumultueux. Sans même mettre un seul pied dans le sable, l’idée de s’y rendre se fait réparatrice. C’est par ce filon que les moments s’écoulent durant Voir Montauk:

à Montauk

nous aurons besoin de rien

une serviette

un maillot

un paréo

un soleil doré pour

faire croûter les entailles fraîches

La relation mère-fille se situe évidemment au cœur du récit qui, d’autre part, rend hommage aux dialogues entre femmes. Un journal, de la prose, de la , des listes d’épicerie… tout s’enchaîne et les mots s’enlacent pour donner du sens aux sentiments familiaux les plus intimes.

Pour Sophie Dora Swan, la question « qu’est-ce qu’on fait lorsqu’on est confronté à une personne qu’on aime qui va mal? » demeure un mystère non résolu, mais une interrogation existentielle nécessaire.

Dans Voir Montauk, elle offre ainsi une poésie ambidextre qui se mêle avec la douleur véritable, la peine, l’aide, la maladie:

l’urgence

c’est toi

le numéro

c’est moi

le formulaire d’admission

de la main droite

les poèmes 

de la main gauche

Partir sans changer de lieu

La philosophe française Claire Marin et sa publication Être à sa place ont fait partie des inspirations de taille de Sophie Dora Swan, qui a exploré grâce à elle l’espace que l’on occupe et qui évolue au fil du temps.

« Les déplacements géographiques et relationnels sont importants. La narratrice de mon récit se projette à Montauk sans y aller, son déplacement n’a pas besoin d’être géographique », explique Sophie Dora Swan.

Montauk s’érige néanmoins dans le récit comme une source d’eau spéciale, celle qui pourrait apaiser les aléas de la situation tragique et prenante qui l’assaille:

l’eau qui donne la vie et la mort

l’eau qui trouble la lumière précisément

comme les souvenirs troublent la vie

L’épineuse question de l’aide médicale à mourir octroyée aux personnes souffrant de maladies psychiatriques est abordée de front comme une solution et un cauchemar à la fois. Les mots de Sophie Dora Swan permettent ainsi d’effleurer le tragique sans pour autant nous forcer à plonger dedans comme dans l’eau.

Dans le dernier quart du livre, l’écrivaine cite d’ailleurs sa lecture de la « mort très douce » de la mère de comme une révélation importante:

« ma mère avait toujours existé et je n’avais jamais sérieusement pensé que je la verrais disparaître un jour, bientôt. »

— Une citation de  Simone de Beauvoir

Voir Montauk a été écrit en deux étapes: « Le besoin de recueillement et d’isolement » a permis à la première partie du livre de voir le jour, alors que le besoin de partager pour guérir s’est inséré dans la seconde phase d’écriture de l’autrice. « J’ai eu la volonté de provoquer des rencontres, dit-elle. Après avoir écrit, j’avais envie d’écouter les gens. »

Le livre Voir Montauk, publié à La Peuplade, est disponible en librairie depuis le 30 janvier.

Ce texte a été rédigé à partir d’une entrevue d’Émilie Perreault, animatrice de l’émission Il restera toujours la culture.

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