« Pas une famille en Russie qui n’ait son zombie », écrit Iegor Gran dans Z comme zombie, un livre enflammé dans lequel l’écrivain français s’en prend à une partie de la société russe, largement majoritaire, qui soutient sans condition le président Vladimir Poutine.
Si le zombie évoque le mort sorti du tombeau qu’un prêtre vaudou met à son service ou les armées de morts-vivants qui hantent les films de George A. Romero, le zombie, en Russie, c’est l’oncle, la grand-mère, la soeur, le fils, le mari.
Tous ceux qui marchent en file derrière « l’hypnotiseur suprême », partisans aveugles de la guerre illégale que mène sans complexes la Russie depuis le 24 février dernier.
« Pour moi, ces zombies russes sont des gens qui sont normaux, qui sont parfois très sympathiques, qui sont parfois même mes amis ou des gens qui m’ont aidé dans le passé, qui ont du coeur par ailleurs, explique Iegor Gran au bout du fil, depuis Paris. Mais dès que la conversation en vient à l’Ukraine et à ce qui s’y passe, ils basculent dans une logorrhée de fictions, répètent bêtement ce qu’ils entendent à droite et à gauche ou déversent un torrent de haine contre l’Occident ou contre l’Ukraine. »
La mutation de la Russie en « un Zombieland toxique » est ce qui a rendu la guerre possible. Un phénomène qui, aux yeux de l’auteur, résulte d’une véritable « folie collective ».
« Je décris dans ce livre des conversations que j’ai eues avec des proches, ou des conversations que j’ai vues passer entre zombies.
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