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«Les couteaux dans ma gorge ne sont pas des fruits de mer», Annie Landreville

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Résistante devant les fluctuations, dont celles des marées qui structurent le recueil, la poète fouille les berges pour saisir les moindres dons de la mer. Les fossiles témoignant de cette permanence contre l’effacement. D’entrée de jeu, elle affirme : « Je suis d’une lignée de femmes sèches / craigneuses », car, pour elle, il est toujours trop « tôt pour une saison / volée à l’enfance / de [s]on sexe mal lavé ». De là ce transfert des sentiments au gré de l’incessante image de la mer/mère, de la filiation des corps ballottés. « Je cherche / sous les débris / ce qui est mort en moi. » Voilà son ultime confidence pour maintenir la vie des marées. La mise en page des poèmes, le renvoi des vers libres à gauche comme à droite, regroupés comme isolés, trouve ainsi sa motivation dans le souffle qui traduit les aléas des troubles, des plaisirs aussi, de cette quête à l’aveugle de l’objet salvateur. Cette parole nous arrive bel et bien : « je t’offre mes yeux d’amoureuse / cousus de nostalgie et de pitié / une peau de mer tranquille d’un jour sans vent. »

Les couteaux dans ma gorge ne sont pas des fruits de mer

★★★ 1/2

Annie Landreville, Poètes de brousse, , 2024, 104 pages

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