Paru en premier sur (source): journal La Presse
Douze ans après L’affaire Harry Quebert, Joël Dicker raconte avoir eu envie d’écrire un livre qui pourrait être lu et partagé par des lecteurs de 7 à 120 ans. C’est ce qu’il écrit à la fin de La très catastrophique visite du zoo, qui paraît à peine un an après l’emballant Un animal sauvage.
Publié à 9 h 00
On reconnaît tout à fait la signature de l’écrivain suisse dans ce nouveau roman grand public où, fidèle à ses habitudes, il lance ses personnages dans une quête effrénée. Mais ne vous attendez pas ici à une enquête complexe ou à des meurtres sordides. On est dans un univers très familial où il a choisi de donner la parole à la petite Joséphine, qu’on imagine âgée de 9 ou 10 ans.
Celle-ci fréquente une école « spéciale » en compagnie de cinq garçons, dans une petite ville tranquille où l’on pourrait croire qu’il ne se passe jamais rien – un lieu sans histoires, comme c’est bien souvent le cas dans les romans de Joël Dicker. Lorsqu’une visite au zoo se transforme en catastrophe, les parents de Joséphine la somment de leur expliquer ce qui s’est passé. Et c’est ainsi qu’elle entreprend de leur raconter la succession d’évènements qui ont mené au « feu d’artifice final ».
Jusqu’à cette fameuse visite au zoo, Joséphine et ses camarades de classe se mettront dans le pétrin plus d’une fois dans leur recherche de la vérité. Parce qu’ils sont convaincus d’être les seuls à vouloir découvrir le coupable derrière l’évènement qui les a forcés à déménager dans l’école normale voisine.
Même si, au bout du compte, il n’y aura ni rebondissement spectaculaire ni finale surprenante, leurs répliques et leur candeur feront inévitablement sourire à plus d’une reprise ; comme pour venir nous rappeler que la vérité sort effectivement de la bouche des enfants. Et en prime, on a droit à un petit cours de démocratie 101 qui pourrait faire réfléchir bien des adultes à la façon dont on apprend aux plus jeunes à devenir de vrais citoyens.
Qu’on ait un cœur d’enfant ou qu’on souhaite lire ce roman en famille, La très catastrophique visite du zoo rappelle avec une certaine nostalgie l’innocence d’un autre temps, une époque où il était à la fois si simple de s’émerveiller ou de s’indigner pour un rien que de s’improviser détective pour un jour. Il suffit d’y plonger et de se laisser porter.