Source : Le Devoir
Est-ce que ça vous arrive d’être triste ? Parce que vous souriez tout le temps. » Dans le premier épisode de la série Web Géolocaliser l’amour, adaptée de son roman par poèmes du même nom, Simon Boulerice répond à cette question, posée par un enfant lors d’une visite de classe. C’est vrai qu’à la télévision, sur le plateau de Cette année-là ou de Bonsoir bonsoir !, on sait l’auteur et chroniqueur jovial, guilleret, souriant, un tantinet excentrique.
Or, il suffit de lire Simon Boulerice pour savoir que derrière les yeux rieurs et les envolées passionnées se cache un homme complexe, sensible, torturé même, parfois. « Je suis assez doué pour le bonheur, répond le Simon de la série. Mais je t’assure, ça m’arrive d’être triste. »
En dix épisodes d’une dizaine de minutes, Géolocaliser l’amour interroge la distance, les attentes et les fausses perceptions — des autres, mais surtout de soi — qui se créent lorsqu’on regarde le monde à travers le prisme de son écran. On y rencontre Simon, un trentenaire qui épluche les applications de rencontre dans l’espoir de trouver l’âme sœur.
Dans un périple aux quatre coins de Montréal, il s’écartèle, enchaînant les rencontres fortuites et les conquêtes sexuelles, souvent au mépris de son amour-propre et de sa dignité. Ses aventures, tantôt drôles et touchantes, tantôt dramatiques ou empreintes de violence, révèlent toute la fragilité et l’intériorité d’un homme effrayé par sa solitude — et d’une génération dont l’estime personnelle et l’identité se bâtissent souvent à partir de relations virtuelles.
J’ai
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