Source : Le Devoir
« Mon père n’a rien laissé à jeter au feu : ni journal, ni manuscrit, ni correspondance. Il n’a rien laissé du tout. Lui qui pendant des années avait fait sa vie dans les livres des autres, comme enseignant puis comme bibliothécaire, a choisi, plus extrême encore que de ne pas publier, de ne jamais écrire — plus Dickinson que Dickinson. » Dans cet objet de beauté qu’est ce carnet rédigé après le décès de son père, Dominique Fortier signe un délicat complément aux Ombres blanches (Alto, 2022), auxquelles elle reprend quelques passages de l’épilogue. De son écriture raffinée, l’autrice signe avec Quand viendra l’aube une réflexion émouvante et nuancée sur le deuil, la création et le pouvoir de la nature sur celle-ci. Si elle fait appel aux voix d’Emily Dickinson, de William Faulkner et de Pierre Ronsard, on ne peut s’empêcher de penser aux oeuvres de Virginia Woolf et d’Emily Brontë tant l’écho des vagues, le mugissement du vent et les nuits d’orage à répétition s’y font tour à tour obsédants et enveloppants.
Quand viendra l’aube
★★★★
Dominique Fortier, Alto, Québec, 2022, 104 pages. En librairiele 27 septembre.
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