En 1959, en pleine guerre froide, deux ans avant l’érection du mur de Berlin, Prague est un théâtre d’ombres où s’affrontent les intérêts divergents de l’Est et de l’Ouest. Si les Français poursuivent ventre à terre leur course vers les promesses démocratiques de la société de consommation, de l’autre côté du rideau de fer, la capitale tchécoslovaque grouille d’espions et de délateurs.
Troisième volet d’une série de quatre intitulée « Les années glorieuses », Un avenir radieux — dont le titre, connaissant l’auteur, doit être lu avec une certaine dose d’ironie — nous fait renouer avec les membres de la famille Pelletier, tous revenus en France, poussés à liquider leurs affaires au Liban à la faveur de la crise de Suez.
Pierre Lemaitre « feuillette le siècle » une fois de plus, brassant dans sa marmite de romancier prolixe les enjeux de la géopolitique, de l’évolution des mœurs et de la croissance économique. C’est ce qu’il fait, avec bonheur, depuis Au revoir là-haut (Albin Michel, prix Goncourt 2013).
Alors que Le grand monde (Calmann-Lévy, 2022) nous promenait entre Beyrouth et Saigon, faisant son miel des guerres coloniales et d’épiques malversations financières, le second volume, Le silence et la colère (Calmann-Lévy, 2023), s’intéressait à la marche aveugle du progrès, aux défis de la condition ouvrière et à la question de l’avortement.
Une traversée au pas de course des Trente Glorieuses, comme on a surnommé en France les années 1945 à 1975, marquées par une forte croissance économique, le plein-emploi et l’explosion de la consommation de masse.
François, journaliste au Journal
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