Paru en premier sur (source): journal La Presse
Avec L’épingle filante, son deuxième recueil, Noémie Roy s’intéresse avec une compassion aiguë aux paradoxes de la maternité dans un monde marqué par la crise écologique, les inégalités et les oppressions.
Publié à 21 h 00
Donner la vie devient ici un véritable exercice de résistance. Roy décortique les gestes millénaires qui accompagnent la maternité – nourrir, protéger, aimer – pour en révéler la profondeur politique et existentielle.
Le recueil interroge une inquiétude viscérale : comment élever un enfant avec amour tout en sachant qu’il devra affronter un monde si cruel ? Cette réflexion peut sembler relever du cliché, mais la plume de l’autrice sauve la mise, et on parcourt les poèmes comme un fil tendu entre l’espoir et la désillusion. La maternité, loin d’être idéalisée, est ici abordée dans toute sa complexité : un combat contre les incertitudes et les ombres au tableau du futur.
Avec une écriture intime et universelle, Roy réussit à transformer l’exercice du soin en une forme de résistance poétique. Chaque image, ciselée avec précision, semble chercher à refléter l’essence d’un amour fragilisé par la dureté du monde. L’épingle filante brille par sa capacité à allier beauté et lucidité, et offre une réflexion bouleversante sur le courage qu’il faut pour croire encore en un avenir, malgré tout.

L’épingle filante
Les herbes rouges
92 pages