Paru en premier sur (source): journal La Presse
Kareen Martel (Laideronnie) nous arrive ici avec une charmante proposition, qu’on verrait bien portée sur scène, pour une pièce en un acte, avis aux intéressés. Car que de riches et franches réflexions nous amène-t-elle ici !
Publié à 8 h 30
La narratrice, comme le dit le titre, est une polyamoureuse, enfermée le temps d’un instant dans une salle de bain chez l’homme qu’on comprend être son amant. Elle profite de ce moment d’intimité pour réfléchir à la sienne, justement, et inutile de dire qu’il n’est pas nécessaire d’être non-monogame pour se sentir interpellé.
Tout y passe, sans transition et avec une certaine maladresse (ni le moindre paragraphe !), mais qu’importe, c’est un monologue, après tout : sa vie de quadragénaire, mère de famille, son couple heureux, respectueux, et ce grand besoin d’évasion, de nouveauté. Elle raconte ses désirs, ses fantasmes, sa sexualité soi-disant libérée, mais finalement pas tant que ça.
Car malgré ses grandes intentions de libération, voilà qu’elle réalise, du haut de ses talons aiguilles et de ses bas résille (en observant une « chose », on ne saura jamais exactement quoi, mais on devine un jouet, ou tout autre accessoire de domination) que sa sexualité est en réalité des plus conformistes.
Elle jasera toute seule et au passage d’image corporelle, de vieillissement, de dette de plaisir et d’écart orgasmique, dans une envolée, on l’a dit, qui mériterait d’être lue à haute voix, et surtout partagée. Parce que c’est franc, c’est vrai, et bien plus universel qu’il n’y paraît.

Monologue d’une non-monogame dans la salle de bain d’un sous-sol
Hamac
81 pages