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Six albums de survie existentielle pour reprendre notre souffle

Le Devoir Lire

La pandémie nous aforcés à nous replier. À explorer les tropiques nos murs et l’exotisme de nos plates-bandes. Ça a craqué de partout, mais ça nous a permis, aussi, de retrouver des élans solidaires que l’insouciance nous avait fait oublier. Voici six albums pour nous rappeler que, parfois, tout ce que l’on cherche se trouve dans les livres.

Une île pas comme les autres

« Quelle direction dois-je prendre ? L’horizon est-il encore loin ? » Voilà deux questions qui gouvernent la protagoniste de L’île du , de Marit Törnqvist. Dans cette fable existentialiste, une jeune fille navigue en pleine mer, seule sur son bateau. Elle découvrira plusieurs îles qui déclineront autant de façons d’habiter le et, incidemment, de trouver le bonheur.

Dans ce voyage de peu de mots, les illustrations allient aquarelle, gouache, acrylique, encre, et nous happent. Elles sont si magnifiques qu’il aurait été invitant d’opter pour le grand album. Pourtant, on salue ce menu format, qui s’offre à nous tel un carnet de voyage, créant une intimité instantanée avec la protagoniste et sa quête. Sublime et envoûtant.

Ce qu’il nous reste

L’histoire d’Isabelle, narratrice deMadame J. et les paquebots, n’est pas banale. Cadette de ses trois sœurs, on la retrouve un matin où le printemps se dessine à travers les rideaux de sa fenêtre. Leur mère, partie six mois plus tôt, est toujours absente. Le temps passe et elle ne revient pas : « C’est long attendre. On ne sait pas quand ça va finir. » Leur s’occupe de tout, multiplie les repas de pâtes, moyennant quelques variations. Heureusement, il y a aussi la voisine, Madame J., qui réserve toujours un accueil chaleureux aux filles, leur offre de sa confiture maison et un peu de sa sagesse.

Le de Madeleine Allard baigne dans une tendresse qui trouve un écho chaleureux et vivant dans les illustrations d’Émilie Leduc. Dans le vide béant de l’absence de la mère, la vie d’Isabelle devient habitable, tant qu’elle ne manque pas de bras à serrer. Et puis, au fond, « attendre, c’est quelque chose qui se fait tout seul ».

Une bouchée à la fois

Dans Un lé goût de mangue, Davide Cali nous invite dans une bourgade imaginaire où « quelque chose de gros, d’énorme, de gigantesque tomba du ciel ». Le village se réunit et conclut qu’il s’agit, sans aucun doute, d’un gros problème. Le Grand Chef des Armées, l’Inventeur et le Philosophe arrivent à court de solutions. Heureusement, une fillette curieuse aborde la situation autrement et transforme ce problème en vrai régal. Pied de nez au monde adulte, cet album taquin débouche sur une jolie morale. On salue les illustrations de Marco Soma, spectacle coloré qui magnifie cet univers fantasmagorique.

L’île du bonheur

★★★★ ​1/2

Marit Törnqvist, traduction du néerlandais par Lomré, La joie de lire, Genève, 2022, 80 pages. À partir de 7 ans.

Madame J et les paquebots

★★★★
​Texte de Madeleine Allard et illustrations d’Émilie Leduc, , Montréal, 2022, 32 pages. À partir de 6 ans.
 

Un léger goût de mangue

★★★ ​1/2

Texte de Davide Cali et illustrations de Marco Soma, Sarbacane, , 2022, 32 pages. À partir de 4 ans.
 

Une lumière sous mon lit

★★★ ​1/2

Jérôme Camil, Alice , Bruxelles, 2022, 48 pages. À partir de 5 ans.
 

La boîte aux lettres

★★★ ​1/2

Texte de Pierrette Dubé et illustrations d’Aurélien Galvan, La courte échelle, Montréal, 2022, 32 pages. À partir de 4 ans.
 

Mina

★★★

Matthew Forsythe, Comme des géants, Varennes, 2022, 64 pages. À partir de 4 ans.

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