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Annie Ernaux : radiographie de l’intimité d’une femme

Paru en premier sur (source): journal La Presse

() L’écrivaine Annie Ernaux, qui a remporté jeudi le littérature, a produit, par le biais d’une œuvre essentiellement autobiographique, une remarquable radiographie de l’intimité d’une femme qui a évolué au gré des bouleversements de la société française depuis l’après-guerre.

Publié à 7h53 ✓ Lien copié Raphaëlle PICARD Agence -Presse

Prix en 1984 pour La place et finaliste du prestigieux prix international en 2019, cette professeure de littérature à l’Université de Cergy-Pontoise a écrit une vingtaine de récits dans lesquels elle dissèque le poids de la domination de classes et la passion amoureuse, deux thèmes ayant marqué son itinéraire de femme déchirée en raison de ses origines populaires.

Écrivaine revendiquée de gauche, Annie Ernaux se nourrit de la sociologie bourdieusienne dont la découverte dans les années 70 lui permet d’identifier le « mal-être social » qui la ronge dès son entrée dans une école privée dans les années 50.

Née en 1940, elle vit jusqu’à ses 18 ans dans le café-épicerie « sale, crado, moche, dégueulbif » de ses parents à Yvetot en Haute-Normandie, dont elle va s’extraire grâce à une agrégation de lettres modernes obtenue à force d’un travail intellectuel intense.

Des Armoires vides (1974) aux Années (2008), cette grande et belle femme blonde va suivre une trajectoire d’écriture qui la conduit d’un premier petit roman âpre et violent à cette autobiographie historique.

Dans Les armoires vides, son héroïne décrit avec rage les deux mondes incompatibles dans lesquels elle évolue lors de son adolescence : d’un côté, l’ignorance, la crasse, la vulgarité des clients ivrognes, les petites habitudes minables de ses épiciers de parents et de l’autre « la facilité, la légèreté des filles de l’école libre »

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