Le Québec, invité d’honneur du Festival du livre de Paris en 2024

Du 12 au 14 avril, le Québec sera à l’honneur du Festival du livre de Paris, la plus grosse manifestation littéraire organisée chaque année en France. Pour ce salon, il était devenu nécessaire d’offrir cette vitrine à la province tant la littérature québécoise brille désormais de l’autre côté de l’Atlantique.

Cette nouvelle a réjoui Mathieu Lacombe, le ministre de la Culture et des Communications. C’est une tribune exceptionnelle, a-t-il déclaré jeudi, en marge de l’inauguration du Salon du livre de Montréal.

Ça contribuera non seulement à mousser les ventes de nos livres québécois, mais aussi à mousser le talent de nos auteurs et autrices.

La dernière fois que le Festival du livre de Paris a mis le Québec à l’honneur, c’était en 1999. Vingt-cinq ans plus tard, le paysage éditorial québécois a complètement changé et il nous semblait être une nécessité de réunir l’intégralité de la profession et une très belle délégation d’auteurs québécois à Paris en avril prochain, explique Jean-Baptiste Passé, directeur du Festival du livre de Paris.

Selon lui, cette tribune offerte au Québec témoigne de l’incroyable vitalité de l’édition québécoise.

La France séduite par les écrits québécois

Ces dernières années, plusieurs auteurs et autrices du Québec ont remporté, ou ont été finalistes, de prestigieux prix littéraires français. Le dernier en date est Kevin Lambert, lauréat cet automne des prix Décembre et Médicis pour son roman Que notre joie demeure.

On sent une grande modernité dans sa langue et une vraie profondeur à la fois sociologique et sociétale dans son texte, souligne Jean-Baptiste Passé. Il est au carrefour des sciences humaines et de la littérature.

Avant lui, Dominique Fortier a vu son livre Les livres de papier être couronné, en 2020, du prix Renaudot dans la catégorie des essais. La même année, Marie-Ève Thuot était en lice pour le prix Médicis pour son roman La trajectoire des confettis, en plus d’être finaliste pour le Prix de Flore. L’an dernier, c’était au tour de Julie Doucet, qui est devenue la première personne du Québec à gagner le très convoité Grand Prix du Festival international de la bande dessinée d’Angoulême.

Et il y a tous les autres livres dont on ne parle pas, car ils ne gagnent pas [de prix], mais qui sont aussi prisés des lecteurs et lectrices d’outre-mer, dit Olivier Gougeon, directeur général du Salon du livre de Montréal.

Lui aussi est ravi à l’idée que le Québec soit placé sous le feu des projecteurs lors du prochain Festival du livre de Paris. C’est non pas une consécration, mais une émancipation de la littérature québécoise.

C’est le moment où tout le monde voit ce qui est là depuis longtemps, mais qui ne paraissait pas, ajoute-t-il, soulignant le travail extraordinaire effectué par le milieu du livre québécois pour faire rayonner sa production à l’international.

La poète Hélène Dorion à Paris

Du 12 au 14 avril, une trentaine d’auteurs et d’autrices représenteront le Québec au Festival du livre de Paris. La programmation de l’événement sera dévoilée à la fin du mois de février ou au début du mois de mars. L’ambition est de réunir le plus beau panorama de la création éditoriale, précise Jean-Baptiste Passé.

On sait déjà que Hélène Dorion fera partie de la délégation québécoise. Cette poète québécoise est la première autrice vivante à faire partie du programme de l’épreuve de français au baccalauréat. Cette année et pour les deux prochaines années, son recueil Mes forêts, paru en 2021, est étudié par les élèves qui tentent de décrocher leur baccalauréat. Cet examen de fin de scolarité du secondaire est une véritable institution en France.

Avec les informations de Catherine Richer, chroniqueuse culturelle à l’émission Le 15-18