Source : Le Devoir
Alain Roy, écrivain et directeur de la revue L’Inconvénient, publie Les déclinistes, un essai percutant et nécessaire qui met au grand jour la faiblesse intellectuelle des tenants de la théorie du « grand remplacement », y compris le polémiste québécois Mathieu Bock-Côté.
Le dimanche 13 février 2022, Valérie Pécresse, alors candidate des Républicains à la présidentielle française, évoque dans un discours la théorie raciste du « grand remplacement ». Au-delà de la controverse, c’est la banalisation du concept qui marque les esprits. Pour la première fois, une grande figure politique de la droite française utilise sans gêne une formule complotiste très marquée à l’extrême droite.
À l’origine, il faut remonter au XIXe siècle pour entendre parler de l’idée d’un « grand remplacement » chez les nationalistes français. Cette théorie jugée xénophobe, selon laquelle le « Français de souche » serait « bientôt » remplacé par une population africaine ou maghrébine, a traversé le temps et recueille aujourd’hui une adhésion populaire de plus en plus importante.
La banalisation d’un tel concept délétère, celui de la déchéance nationale par la faute de l’immigration musulmane, est au coeur de l’ouvrage d’Alain Roy, idée qui aurait dû être confinée aux marges complotistes, selon l’auteur. Ce dernier pointe la responsabilité de cinq personnalités françaises (et un Québécois), frange radicale bien en vue dans le paysage médiatique de l’Hexagone, notamment le politicien d’extrême droite Éric Zemmour, l’écrivain controversé Michel Houellebecq, le philosophe Michel Onfray ou Mathieu Bock-Côté.
Il consacre d’ailleurs un chapitre entier au Québécois, titré « Show de boucane » et dans lequel il tire un portrait peu
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