Source : Le Devoir
Blanche est invisible. Pas réellement, bien sûr, mais aux yeux de son père et sa mère, son état frôle la transparence. Les yeux rivés sur leur téléphone ou sur les factures qui s’accumulent, toujours à la course entre le boulot et les rendez-vous, ses parents peinent à lui accorder un regard. Jamais de « Bonne journée » lancé avant de franchir la porte ou de questions au retour des classes, jamais de câlins, de jeux ou de bisous avant le dodo. Un jour, elle fait la rencontre de Canaille, une chienne rongée comme elle par l’ennui, dont l’affection lui donnera le courage de s’exprimer et d’exiger son dû. Dans une langue rythmée, poétique et accessible, Chloé Varin offre un récit tout en nuances qui permet d’aborder tant l’aspect plus grave de la négligence que celui plus universel de l’affirmation de soi. Puisant dans une palette de couleurs chaudes et hivernales, le trait précis de Rémi Allen donne vie aux émotions contradictoires de Blanche, et à la riche symbolique du texte. Un album qui ouvre la porte à de belles discussions, et de belles remises en question.
Blanche comme un drap
★★★ 1/2
Chloé Varin et Rémi Allen, Fonfon, Montréal, 2023, 32 pages. À partir de 3 ans.
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