Source : Le Devoir
Aborder la transidentité d’un point de vue comique, le tout porté par un duo iconique d’acteurs cisgenres ? Tristan Séguéla fait un pari pour le moins risqué avec son nouveau long métrage, Un homme heureux, qui réunit pour la première fois à l’écran Fabrice Luchini et Catherine Frot. Bien qu’il n’évite pas tous les écueils, le réalisateur français choisit le chemin de la bienveillance, sans renoncer à son sens du rythme et de la formule.
Jean (Fabrice Luchini) est un maire conservateur de la petite ville de Montreuil-sur-Mer, dans le Pas-de-Calais. Réélu sans trop d’efforts depuis deux mandats, il est déterminé à se représenter aux prochaines élections et à les gagner haut la main. Ses plans sont toutefois chamboulés lorsqu’Édith (Catherine Frot), sa femme depuis 40 ans, lui annonce ne plus pouvoir renier sa véritable nature et amorce sa transition afin de pouvoir enfin vivre en homme.
Pour faciliter l’acceptation de son mari — et éviter de nuire à sa campagne électorale —, celui qui se nomme dorénavant Eddy accepte de faire durer le subterfuge quelques semaines supplémentaires. Or, l’évidence ne tarde pas à sauter aux yeux et à bouleverser tant la campagne que Jean, qui refuse catégoriquement d’accepter la réalité.
Tristan Séguéla affiche une volonté claire de ne jamais se moquer de son sujet, tournant plutôt en dérision la réaction outrée du personnage interprété par Fabrice Luchini. L’acteur, tout comme sa partenaire, s’en tire à bon compte dans cette partition vaudevillesque qui aurait, avec de moins bons interprètes, sans
[...] continuer la lecture sur Le Devoir.