Louise Forestier et Michel Jean décorés de l’Ordre des arts et des lettres du Québec

Bien qu’elle approche de ses 80 ans, Louise Forestier n’avait pourtant pas encore reçu cet honneur. C’est merveilleux quand ça arrive, on le prend quand ça passe, dit-elle. 

« Ça me fait plaisir de recevoir cette médaille au nom de tous ceux qui ont été importants dans ma vie et ma carrière. »

La chanteuse pense aussi à son public qu’elle qualifie d’extraordinaire . Ils m’ont suivi dans toutes mes folies et mes quêtes. Il se passe quelque chose de fabuleux dans la communication avec un public sur scène. C’est irremplaçable, c’est presque du bouche-à-bouche avec le public.

Il faut dire qu’elle a toujours accompli son métier avec le sentiment d’une grande responsabilité et avec exigence. À chaque fois que j’embarquais sur scène ou que j’écrivais un texte, je me mettais toujours dans la peau d’un spectateur ou d’une spectatrice et je me disais que je n’aurais pas le goût de perdre ma soirée ou mon argent pour aller voir des niaiseries, souligne-t-elle. 

Car, pour Louise Forestier, ce qui a toujours primé, c’est l’art, elle qui se réjouit d’avoir pu inspirer d’autres artistes ou le grand public. L’art n’a pas de sexe, ni de religion. C’est un don du ciel. On peut tout construire et tout détruire avec ça. Ce sont des forces extraordinaires qui nous sont données à la naissance, après il faut juste travailler comme il faut.

La surprise de Michel Jean

De son côté, Michel Jean a accueilli avec étonnement l’annonce de sa nomination à l’Ordre des arts et des lettres. Je me suis demandé ce que je faisais là aux côtés de Louise Forestier et Walter Boudreau pour qui j’ai beaucoup d’admiration, explique celui qui voit dans cet honneur la reconnaissance de la qualité littéraire de son travail.

« Je me vois comme quelqu’un qui est là au nom de tous les miens; je suis le représentant des Innus, des auteurs autochtones et de la littérature autochtone.  »

L’auteur du roman Kukum se réjouit des progrès accomplis ces dernières années, même s’il reste des choses à faire. Dans le public en général, je sens une ouverture [aux points de vue autochtones] qui me rassure, dit-il. 

Devenir chevalier de l’Ordre des arts et des lettres du Québec ne l’incite pas à se reposer sur ses lauriers, bien au contraire. L’écrivain et journaliste planche sur un projet collectif avec d’autres auteurs autochtones et sur la rédaction d’un roman sur les Inuits ainsi que sur les conséquences que les massacres des chiens de traîneau perpétrés dans les années 1950 et 1960 ont eues sur cette communauté. 

Quant à Louise Forestier, elle travaille elle-aussi sur un projet, mais sans savoir si ce dernier pourra être financé et se concrétiser. show et son écriture que j’ai toujours le plus aimé.","text":"Que cela arrive ou pas, c’est la préparation d’un show et son écriture que j’ai toujours le plus aimé."}}”>Que cela arrive ou pas, c’est la préparation d’un show et son écriture que j’ai toujours le plus aimé.

Ce texte a notamment été écrit à partir d’une entrevue réalisée par Catherine Richer, chroniqueuse culturelle à l’émission Le 15-18. Les propos ont pu être édités à des fins de clarté ou de concision.