À 81 ans, l’écrivaine française Annie Ernaux sort un 14e roman

La célèbre écrivaine est aussi la vedette du film Les années super-8, où elle commente des films des années 1970 tirés de ses archives personnelles. Ce long métrage d’une heure sera projeté à la Quinzaine des réalisateurs du prochain Festival de Cannes.

Une liaison amoureuse

Le jeune homme est un bref récit rédigé à la fin des années 1990, repris en 2022, qui narre la liaison d’Annie Ernaux avec un étudiant, de quelque 30 ans plus jeune qu’elle.

Cette liaison a réveillé des souvenirs qui ont débouché sur l’un des romans essentiels de l’autrice.

On ne saura pas ce qu’est devenu cet homme appelé A.. Je ne souhaite pas qu’on commence à le pister, a affirmé Annie Ernaux au mensuel Lire.

À chacun de ses livres depuis Les années en 2008, les critiques disent leur admiration pour cette écrivaine. Ça n’a pas toujours été le cas : son roman Passion simple avait essuyé des critiques virulentes en 1992.

Cette fois, le quotidien Le Figaro salue le rythme de la forme brève ernausienne, sa densité, fruit d’un long travail, le martèlement d’une lecture du réel. Pour le magazine L’Obs, elle réussit le prodige de mettre en relief, avec la simplicité et la densité de l’évidence, les aspects essentiels d’une expérience.

Disons-le tout de go, un délice, un bonbon, un clin d’oeil à la vie, selon L’Express.

La romancière a confié avoir encore au moins un épisode important de sa vie à raconter. C’est à peine un secret. Disons que c’est un secret qui concerne beaucoup de femmes […] J’essaie en ce moment qu’il prenne forme, a-t-elle dit, sans plus préciser.

Des textes inédits

Pendant l’écriture de ce dernier roman, Annie Ernaux a aussi travaillé au numéro de la revue Les Cahiers de l’Herne qui lui est consacré. Publié mercredi, il est parsemé d’une vingtaine de textes inédits de l’autrice.

Dans un extrait de journal de l’été 1968, alors professeure au secondaire, elle écrivait par exemple : C’est en passant, vivant, les yeux fermés sur la hideur de mon milieu que je pus m’en sortir […] Je ne savais pas bien ce que je voulais.

Aujourd’hui, celle qui soutient le parti de Jean-Luc Mélenchon, chef du parti de gauche La France Insoumise, sait ce qu’elle ne veut pas : des honneurs qu’elle trouve excessifs. Dans le champ littéraire, je me sens un peu illégitime, oui. Je ne sais pas pourquoi, a-t-elle déclaré sur le plateau de France 5.